Anna Karenina
Anna Karenina au théâtre 14
La pièce Anna Karenine jusqu’au 23 avril 2016 au Théâtre 14 de Tolstoî et Helen Edmundson Avec Mathilde Hennekinne, Antoine Cholet, Eloïse Auria, Isabelle Andréani, Stéphane Ronchewski, François Pouron, Sandrine L’Ara en alternance avec Cerise Guy, Emmanuel Dechartre, Laurent Letelier, mise en scène par Cerise Guy.
Cette pièce est l’adaptation française de la pièce anglaise, elle-même adaptée du roman Anna Karenine de Léon Tolstoï.
A bien des égards, elle nous réserve d’excellentes surprises. Le parti scénique est minimaliste et convient merveilleusement à l’évolution de l’histoire. Deux bancs, deux paravents et un lit suffisent à recréer la magie du roman.
Aucunes autres fioritures que les superbes textes magnifiquement interprétés. Les personnages se dévoilent au gré de costumes particulièrement bien travaillés et évoquant les différences entre les paysans et l’aristocratie russe de l’époque.
Le parti scénique est assez moderne. Deux personnages sont côte à côte et se racontent leur présent, sans pour autant se voir. Ils ne se rencontreront qu’à la fin de l’histoire.
Au départ le roman de Tolstoï s’intitulait « deux histoires, deux couples ». Il a été publié en 1887, sous forme de feuilleton dans la revue « le messager russe ». Il met en parallèle deux couples qui se construisent et se déconstruisent. L’un voué au bonheur, tandis que l’autre court à sa perte. Anna Karenina représente la noblesse russe, ce qui permet à Tolstoï d’en faire une critique acerbe.
Au sortir de la pièce, les spectateurs sont conquis. Tout le monde n’a plus qu’une seule idée en tête, lire ou relire Anna Karenine. La pièce est une réussite. La mise en scène et l’adaptation par Cerise Guy entraine l’adhésion générale et met en valeur les éléments essentiels du roman.
François Pouron, s’investi dans un registre qui lui est inhabituel et prête sa prestance à un Vronsky amoureux et éperdu de chagrin.
Antoine Cholet, Levine, dit de lui qu’il démarre la pièce comme un diesel, pourtant, il nous fascine dès le début, imposant un rythme martial et impérieux. Il porte la pièce avec sa fougue et sa réserve éperdue.
Stéphane Ronchewski, alias Stiva, se prépare avant la pièce pour nous emporter par sa joie de vivre. Ce n’est qu’après la pièce qu’il redescend doucement sur terre.
Cette pièce est plus qu’une adaptation, elle est l’essence du roman de Tolstoï. Si malgré quelques raccourcis saisissant nous avons envie d’en voir plus, il faut savoir qu’elle dure deux heures et qu’on ne les voit pas passer.
Je vous recommande particulièrement d’aller la voir, pour le plaisir des yeux, des beaux textes, des beaux costumes et pour le plaisir du cœur.
Par Angélique